Qui n’a jamais rêvé, de planter son compas dans la tête du camarade de classe assis devant ? Qui ne s’est pas imaginé en train de trancher la gorge à son patron lorsqu’il utilise l’humiliation publique comme expression de son pouvoir ? Qui n’a pas connu ce désir profond d’appuyer à fond sur la pédale d’accélérateur quand la mamie, avec son petit sac à main serré contre sa poitrine, traverse un passage piéton à la vitesse de son déambulateur ?
Le meurtre est un art délicat qui, tapi en chacun de nous, attend d’exploser tel un geyser de folie un soir de débauche. Nous sommes tous des artistes à la recherche d’une muse. L’inspiration investit notre corps par surprise alors que le talent se développe en pratiquant. Comment exceller dans un art si l’on ne peut s’y exercer allègrement ? Si seulement les lois n’existaient pas. Si aucune convention sociale ne pouvait freiner nos ardeurs sanguinaires. Que se passerait-il si le contrôle était laissé au ça ? N’obéir qu’à une seule chose : nos pulsions aussi destructrices soient-elles.
Dexter est un modèle. Il est un exemple pour notre société remplie de moutons trop sensibles pour sacrifier les plus faibles et bien trop cons pour comprendre l’ampleur des dégâts dans lesquels les sentiments nous font patauger.
Le problème est posé ainsi : Dexter est un tueur en série, à la fois héros de cette série éponyme et en même temps le plus grand méchant de toute l’histoire du petit écran. Il est le MAL en personne parce que la société nous dit que tuer c’est MAL. Pire que la société, Dieu nous dit que c’est MAL. Si les lois ont bien évoluées avec les âges, les dix premières étaient bien claires. La plus médiatique de toutes sans doute est celle qui nous préoccupe ici, à savoir « Tu ne tueras point ». Pas besoin d’explication sur l’utilité d’une telle règle ou sur les sanctions que risque le meurtrier, donner la mort c’est mal.
Et si c’était la mort en elle-même qui était le mal ? Et si le coupable n’était pas le tueur mais la victime ? Si Dieu avait dit « Tu ne mourras point », cela lui aurait simplifié le boulot ; plus personne pour venir le pleurer ou lui demander que justice soit faite. Si les absents ont toujours tort, alors le mort est coupable.
Changeons tout cela. Après tout, pas besoin du vieux barbu pour créer des lois. Nous faisons cela très bien et ce depuis qu’il ne donne plus aucun signe de vie ce sacré PAPA.
Monsieur le maire de Longyearbyen a eu l’inspiration, un soir de débauche. Il a eu l’intelligence de laisser sa part artistique mettre en place une nouvelle loi. Grâce à elle, il est peinard. Aucune plainte, aucun problème de justice, c’est bien simple il n’y a plus aucun litige dans sa commune. Cette petite bourgade de Norvège qui compte environ 2000 habitants s’apprête à voir évoluer grandement sa population. Il est désormais interdit de mourir. C’est décidé, c’est voté, la mort c’est le mal et il faut la combattre.
Nous savons depuis bien longtemps que la répression n’est pas une solution sur le long terme alors que la prévention prouve son efficacité. L’histoire nous montre bien que condamner quelqu’un pour meurtre n’a jamais empêché d’autres personnes (et parfois la même) de tuer de nouveau.
Passons un nouveau cap, allons vers une société révolutionnaire où la mort est interdite. Unissons-nous ! Manifestons ! Soutenons cette idée jusqu’à la mort en chantant le refrain de Brassens : « Mourrons pour des idées, d’accord mais de mort lente ».
Marie Jeanne.
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