UN MOMENT STOP MOTION
Un instant, je sors de ma narration barbante d’expériences rébarbatives pour faire un point général. Je ne suis pas LULUBRIK mais LULUBREAK et comme tout salarié, j’ai droit à une courte pause, mise à part que moi, je suis bénévole !
J’aime le sexe mais je ne suis pas une traînée. Je trouve quand même cela aberrant d’être encore obligé de se justifier à notre époque soi-disant libérée. Il fut un temps ou orgies et dérives sexuelles remplaçaient largement les distractions de notre époque. Nous vivons un temps où il est plus acceptable de « s’enivrer » jusqu’au coma chaque weekend plutôt que d’organiser une soirée échangiste. Les différences sexuelles sont alors appelées « défaillances sexuelles » ou encore « troubles sexuels ». Le sexe est encore et sera toujours tabou.
Dans les réseaux sociaux, mes contacts se vantent d’avoir « prit une cuite de fou durant tout le week end » et tout le monde trouve cela génial. Ayez le malheur de notifier que vous avez baisé tout le week end et on s’en retrouve choqué et gêné pour vous. Aucun de mes contacts n’a donc de vie sexuelle ?? Je reçois parfois des propositions indécentes en MP. Ce n’est pas parce que je baise, que je baise n’importe qui (ou n’importe quoi). On me cherche secrètement des excuses liées certainement à une enfance difficile, ou un besoin immédiat d’attirer l’attention de mes congénères masculins. Je m’insurge ! Et contrairement à ce que l’on peut penser, et bien que je ne ressens pas le besoin de me justifier, je tiens à vous confier que de toute mon existence, je n’ai connu, je le jure solennellement, qu’un et un seul pénis qui a vraiment compté pour moi.
Le pénis de ma vie. L’unique pénis qui a vraiment été glorifié, posant humblement sur la stèle de ma libido. J’y repense souvent de manière assez nostalgique. Et le reste me demanderez-vous ? Ce qui entourait le dit pénis importe peu. Une enveloppe peu originale, et ne parlons pas du cerveau qui le régissait. Un individu lambda qui a continué sa route parmi la foule anonyme. Je m’étais résous à arrêter cette relation exclusive avec ce membre si parfait. Elle n’était point saine.
Il m’arrivait parfois d’espérer que ce membre se détache du reste du corps et vienne se greffer sur un autre humain. Mâle ou femelle. Un female en somme, mon fantasme ultime ! Quand je vous dis que cette relation n’était pas saine.
A l’époque de cette love story, je passais des heures à le dorloter, enchaînant geste tendre sur geste tendre. Le relief de sa peau si douce et nervurée glissait sous mes doigts lentement à la manière d’un roman en braille, m’offrant à chaque caresse une nouvelle histoire toute aussi passionnante que la précédente. Le contact de sa verge soyeuse se baladant subtilement sur mes lèvres humides me procurant autant d’effet si ce n’est plus que celui d’un nouveau rouge à lèvre hors de prix.
La taille et la position pouvait varier et je découvrais à chaque fois un nouveau pénis que je chérissais tout autant. Nous nous regardions pendant de longues minutes, les attentions que nous nous procurions provoquaient à chaque fois frissons et excitations incontrôlables et ses sensations devenaient indispensables à mon quotidien. Comme une drogue. Une addiction. J’étais amoureuse. J’appelais l’individu chaque jour afin qu’il me fournisse ma dose, à tel point que j’en devenais agressive s’il ne comblait pas ma demande. Il a bien entendu décidé de stopper toute cette mascarade. J’en tombais malade. Une sorte de dépression due a la sensation d’abandon du phallus. Le phallus m’a tué !
Suite à cette rupture je faisais incontestablement une fixation. Tout m’apparaissait phallique. Je voyais des phallus partout. Tout me ramenait à cette relation, je ne pouvais me résoudre à l’oublier.
Jamais un pénis ne m’avait autant fait de mal. En tout cas au sens littéral.
Mon croissant était phallique, mon téléphone était phallique, le nez du serveur du café du coin était phallique… A chaque apparition je soupirais, ce qui inquiétait fortement mon entourage.
Je connaissais désormais ma première peine de cœur.
Alors oui ! Que le premier qui me considère comme une pauvre nymphomane sans sentiments ni amour propre vienne me voir directement que je lui plante le talon de mes escarpins (de grande marque) dans le rectum !
Je préfère être ce que je suis et finalement me sentir jugée que résorber mon moi profond pour correspondre à une étiquette conventionnelle et acceptable.
Adieux moutons, vous êtes doux et dociles mais vous finirez malgré tout à l’abattoir. Je préfère de loin être une hyène sauvage, haïe de tous mais vivant libre dans la savane au milieu des échos de son ricanement moqueur.
Infidèlement,
Lulubreak!
https://www.facebook.com/lulu.brik.35
Caresse sauvage.
RépondreSupprimerL'amour rend gnangnan! Même envers un pénis!
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