Devise officielle du gouvernement de Vichy dont il est inutile de rappeler l’ignominie, « travail, famille, patrie » est encore clamé de nos jours et revient même à la mode depuis quelques temps. Moi, l’expression me donne la gerbe. Je ne parlerai pas des deux dernières valeurs de cette formule, - quoique existe-t-il quelque chose de plus ridicule que le fait d’être patriote en 2013 ? - mais de ce mot que j’ai même du mal à écrire : tr... trav... travail.
« Le travail assidu est l’origine de toute la laideur. » Oscar Wilde.
Je n’ai pas peur d’affirmer que tout travail non désiré est de l’esclavage. Les chaînes ne sont plus aux pieds des nègres mais dans la tête de l’Homme « civilisé ». On est passé de l’affaiblissement physique à l’abrutissement psychologique, voire les deux pour certaines tâches. Pourquoi après plus de 2000 ans de science et de « progrès », nous n’avons toujours pas construit un monde idéal : personne ne serait obligé de bosser et on produirait juste ce dont nous avons besoin. Je les entends de là les petits flics de la bien-pensance : « mais c’est impossible, il faut bien travailler pour gagner de l’argent pour vivre ! » Pas du tout, l’argent, on peut s’en passer. Il suffit de le supprimer totalement. Forcément, on vous a rabâché depuis votre naissance qu’il n’y avait pas d’autres possibilités que de travailler afin de vivre. Cette grande farce est reprise de générations en générations. Ce n’est tout de même pas notre nature qui nous pousse à travailler à ce que je sache. Prenez un nouveau né, ne l’envoyez pas à l’école, ne lui apprenez pas à lire, ne lui inculquez aucunes de vos valeurs ou morales stupides : je suis prêt à parier le rien que j’ai sur le fait qu’il n’ira pas travailler de lui-même. Si ce n’est pas la preuve évidente que le travail va contre nature... Ils sont où les pseudo écolos (ceux qui ignorent qui est Pierre Fournier bien sûr) pour se rebeller contre le travail forcé ? A vrai dire, je crois que la plupart d’entre vous sont incapables de ne rien faire, de « prendre le temps de prendre son temps » comme disait Alexandre. Votre cerveau a été ensorcelé depuis votre naissance, notamment dans cet enfer dénommé école ou encore par ces satanés médias. Je suis stupéfait d’entendre la question suivante et récurrente dans la bouche répugnante des actifs : Maintenant que tu es la retraite, tu n’as pas peur de t’ennuyer ?
« La paresse est un don de naissance. » Gustave Jossot.
L’homme paresseux est le seul à être véritablement en accord avec la nature, puisqu’il n’a besoin de rien : un champ lui suffit pour laisser libre court à son imagination débordante. S’il existe bien un peuple élu, c’est nous, les paresseux ! Nous vivons actuellement sous le système du totalitarisme démocratique qui fait de nous, les flâneurs pure souche, des marginaux, des idiots, des pauvres alors que nous sommes les plus riches d’esprit vivants sur cette planète. Dans votre monde où la cupidité, la lâcheté, l’hypocrisie et la traîtrise sont des qualités reconnues comme bonnes surtout en entreprise, vous avez osé faire d’un art de vivre un pêché capital ! La paresse est noble, sage, pure. Céline trouvait à juste titre les hommes trop « lourds », la légèreté des paresseux est majestueuse. Uniquement sensible à l’art, seuls les adeptes du farniente savent apprécier la beauté raffinée de l’absence totale de mouvement. Sur cette Terre où tout va si vite, avec des écrans partout, des images affreuses, des vidéos immondes, il est rare pour un homo-sapiens de savoir supporter l’immobilité sublime. Les larbins de l’Empire actuel genre Manuel Valls souhaitent nous assimiler mais dite lui que c’est peine perdue...
« Ce qu’on veut les jeunes, c’est MOURIR et RIEN FOUTRE. » Pacôme Thiellement.
Allez vous faire foutre avec votre compétitivité ! N’y voyez pas un aveu de faiblesse, seulement une incompréhension face à cette insignifiante connerie. J’emmerde ceux qui vont me traiter d’utopiste. Je dois être un abruti dans ma bulle, et les personnes « intelligentes » sont seulement capables de s’indigner... J’ai une autre vision du monde, visant à TOUT déconstruire. Je pourrais expliquer en détails, faire un article politique, au sens grec du terme, pas comme les clowns en costume, prêcher pour une révolution en tong mais ce n’est pas le but. Puis je n’invente rien, tout cela a été dit et redit... Dans L’an 01 de Gébé, tout cela est très bien définit et mis en scène. Je tenais juste à démontrer la supériorité des paresseux sur le reste de l’humanité. Combien de vrais paresseux sommes-nous ? Voilà l’unique question que je me pose et à laquelle je n’aurais point de réponse, puisque notre seule revendication est de vivre paisiblement et terriblement loin de votre agitation consternante. Moi j’en suis un authentique, et pour vous le prouver, je vais terminer maintenant cet article sans intérêt afin de pratiquer mon activité favorite : l’inaction.
P.S. : Si vous voulez une solution alternative à ce capitalisme démoniaque, je vous conseille la lecture du livre passionnant de Bernard Friot : L’enjeu du salaire.
Gustavo Mazzatella.
tu fais quoi pendant l'inaction?
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