Cette succession de mots et phrases est le fruit pourri d’une observation assidue de l’espèce humaine au cours des années 2000.
« L’humanité entière est en train de mourir, et sa mort est banale. » Pier Paolo Pasolini.
Les gens sont lâches, vulgaires, cyniques, impudiques, inintéressants, inintéressés, imbus de leur personne, sales, sages, moralisateurs, donneurs de leçons, réacs, ingrats, ignares, arrogants, irrespectueux, laids, moches, bêtes, linéaires, ternes, vides, veules, politiquement corrects, prévisibles,
puérils, bien pensants, conformes, conformistes, petits bourgeois, indignes, indignés, orgueilleux, anxieux, peureux,... normaux, nombreux, égoïstes, communs, semblables (c’est le pire !), avilis, asservis, soumis, amorphes, insupportables, insignifiants, insipides, débiles, satisfaits, stupides et cupides, vaniteux, peureux, matures, menteurs, susceptibles, indépendants, inertes, à la fois insouciants (pas des bonnes choses) et soucieux (encore moins des bonnes), présomptueux, persuadés, modernes, mythomanes, malhonnêtes, capitalistes et fiers, exhibitionnistes,... marrants, cools, fertiles, réfléchis, de pire en pire, de gauche, de droite, d’extrême gauche, d’extrême droite, bref tous centristes au fond, noirs, blancs, gris, jaunes, rouges, incolores, contemplatifs, spectateurs, amateurs, ironiques, tristement joyeux, joyeusement tristes, racistes, sexistes, fascistes, tous !... rassasiés, assoiffés, inhumains, heureux, carriéristes, opportunistes, antipathiques, développés, pas rebelles pour un sou, jaloux de tout, mous du genou, dur de la feuille, lourds, médiocres, sympathiques, pathétiques, pessimistes, optimistes, - même combat ! - blasés, pressés, illettrés, asexués, calculateurs, scolaires, concernés, cons, cernés, barbants, barbares, décevants, incompétents, laxistes, artificiels, superficiels, superficiels, superficiels, superficiels, SUPERFICIELS !...
Moi aussi, je vis dans ce triste monde où il vaut mieux avoir l’air qu’être vraiment, où on fait des gosses pour avoir une actualité sur facebook, où on fait des gosses tout court d’ailleurs, où les appareils photos font téléphones, où les souvenirs sont matériels, où les curés lisent le dernier Astérix, où les imams font du rap, où les cimetières sont pleins, les bars sont vides, où les clochards ont des portables, les smicards des ordinateurs, où la sécurité sodomise la liberté, où la réputation importe plus que la réalité, où la rumeur est un fait, où la vérité est insignifiante, où tout est payant, où le racisme est un business, la pauvreté aussi, où le passé est aussi inconnu que le futur, où l’illusion est reine, le mensonge est roi,... où on fait des régimes, de la musculation, où on déforme la nature impunément, où on rencontre sa femme via youporn, où on vend des animaux, où l’esclavage se maquille, où les pédés veulent se marier, où les hétéros ne s’enculent pas, où une capote vaut plus qu’un sentiment, où les miroirs ne reflètent que des morts vivants, où la vie est importante, l’instant ne l’est pas, où les mots n’ont plus leur mot à dire, où la lecture se limite à la 4ème de couverture, où on se permet même de citer des gens qu’on a pas lu, où Israël est cautionné, Obama adulé, où Michel Drucker est reconnu, Michel Denisot aussi, Michel Delpech parfois... où les pauvres ressemblent à des riches, où les riches ressemblent à des pauvres, où les hommes ressemblent à des femmes, les femmes ressemblent à des hommes, où les noirs veulent être blancs, les blancs veulent être noirs, où l’androgyne est roi, la pub est reine, où l’anarchie n’est que virtuelle, où révolution rime avec masturbation, où l’ambition n’a rien dans le pantalon, où le consumérisme est la seule loi, où les putes ont des horaires de fonctionnaires, où les arabes font des UV, où les chinois se débrident les yeux, où les hippies deviennent banquiers, les banquiers deviennent « artistes », où tout le monde se croit artiste, où les véritables artistes ne sont pas entendus ni écoutés ni même connus, où on fait des pseudo créations sur des pseudo créateurs, où les idéologies dictent tout, où la culture est omniprésente, où Jacques Vergès n’est plus, le professeur Choron non plus, où les barbus mal habillés se la pètent, où les chauves vont chez le coiffeur, les vieux au Mc Do, les jeunes nulle part,...
Ce n’est pas que tout se perd, c’est que rien n’a jamais existé. Tout n’est qu’une question d’égo, d’apparence. Chaque acte est fait pour se rassurer, flatter sa petite personne. Je vomis. Vous ne valez pas mieux que moi, je vous rassure.
Gustavo Mazzatella.
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