lundi 13 mai 2013

L'invité du Nouveau Monstre.

Mai 2013, à quelques semaines de la fin de l’année scolaire et donc du baccalauréat et autres diplômes aussi futiles, LNM a choisi de donner la parole à la jeunesse étudiante en tant qu’invitée ce mois ci. Un texte contestataire dont l’auteur préfère rester anonyme... GM.
P.S. : le texte a été laissé tel quel, avec toutes ses fautes de printemps.

Je ne veux plus travailler.

A peine 18 ans et déjà dégoûté du lycée et des salles de classe, dégoûté de tout ce travail qu’il m’est imposé. Peu à peu l’incapacité d’apprendre mes cours me gagne, peu à peu le bulletin trimestrielle se dégrade. Je commence à lire l’inquiétude sur le visage de mes parents. Je les écoute parler à voix basse dans le salon ; « Il ne connait encore rien à la vie active » « il ne sais même pas ce qu’est le travail ! Il n’a même pas son Bac ! » « Qu’est ce qu’il va faire de sa vie ? ».
A ce moment là, je leur répondrais volontiers que à voir la gueule des gens quand ils rentrent et quand ils sortent de leur taff ( dont la leur), j’ai assez de discernement pour comprendre que travailler n’a rien de réjouissant et de ce fait ; pourquoi en aurais-je envie ? Il parait que quand on veut on peut, mais quand on ne veut pas, qu’est-ce qu’il se passe ? Le travail est-il forcément quelque chose de déplaisant, de déprimant ? En général nos parents ont des arguments assez limité ( à l’image de leur réflexion et de leur condition) pour répondre à ce genre d’interrogation, qui sont :
« Oh, mais c’est la vie ! Tu n’a pas le choix, on ne fait pas toujours ce qu’on veut » ou encore « on est tous passé par là ! » Waw, quelle brillante démonstration... Je suis convaincu !

Face à de tel argument qui pourrait être ceux d’un esclave, je suis forcé d’admettre une chose, on est tous passé par là, l’école, c’est obligatoire, de fait. On y est à peu près tous allé. Plus ou moins longtemps, dans des établissements plus ou moins réputés, mais on y est quasiment tous allé. Et quel beau lieu, symbole de l’apprentissage et de l’égalité, de la connaissance et du savoir pour tous. En effet, on y découvre les connaissances élémentaires pour tout un chacun, les bases à connaître, les savoirs nécessaires, les machins utiles, les trucs qu’il vaut mieux savoir faire, dire, taire si tu veux t’en sortir. Les machins que t’as intérêt à connaître, si tu veux pas crever trop seul, trop pauvre et pas totalement dépressif (en d’autres termes). Les trucs essentiels à la vie en société, à la vie de ceux qui te l’enseignent, a la vie de ceux qui te dirigent, tout ce que tu dois savoir pour gérer au mieux la façon de te faire baiser plus tard. C’est donc en ce lieu que l’on apprendrais à devenir des esclaves heureux, des esclave volontaire ? C’est donc dès notre plus tendre enfance que l’embrigadement se déroule.

Mais quelles valeurs, dans notre plus grande insouciance, nous inculque-t-on à école ? Travail, compétition, performance, fierté, ambition, égoïsme, soumission, obéissance, collaboration, délation... Mais au bénéfice de qui ? A qui tout cela profite-il ? A nous ? Surement pas. Je ne penses vraiment pas qu’à l’école on nous fasses travailler de manière à nous rendre plus « intelligent », mais ce qui est sur, c’est que ceux qui en décide ainsi, eux, ça les rend plus puissants. Alors pourquoi s’efforcerait-t-il de nous rendre « intelligent » ? ou plutôt de nous rendre LIBRE ? Qui aujourd’hui peu bien ignorer qu’un homme politique cherche uniquement à s’approprier le pouvoir ? Quelle intérêt, par exemple, le ministre de l’éducation trouverais-t-il a éduquer les Hommes de manière à ce qu’ils deviennent libre ? Si du jour au lendemain, tout les homme devenais libre, n’y aurait il pas automatiquement une révolution sans précédent ? Biensur que si. Alors, finalement a qui tout cela profite-t-il ? Aux personnes qui aiment le pouvoir évidemment, mais surtout qui le détiennent. Et c’est justement pour cela qu’ils font tout pour cultiver l’ignorance, pour nous faire croire qu’ils nous sont indispensable. C’est vrai après tout, que ferions nous sans toutes ces personnes qui nous dirigent ? Je suppose que la plupart des gens diraient « Mais c’est de la folie, c’est inconcevable, il n’y a plus d’organisation, nous somme perdu, qui va changer nos vie ? » voila le raisonnement typique d’une personne asservi spirituellement et rendu dépendante. Cependant, je suis convaincu qu’un homme raisonné, une personne qui utilise son jugement (et tout Homme normalement constitué en est capable), lui, vivra sans doute très bien. Car au final, les dirigeants, à travers le système éducatif, ne font que nous abêtir afin que nous nous complaisions dans une condition pourri que l’on aura jusqu’à la fin de notre vie.

Tu acceptes tout un tas de truc, tout aussi immoraux les uns que les autres, mais le système est bien fait, on t’apprend ça depuis si jeune que tu finis presque par te dire que c’est normal, que c’est nécessaire, que c’est juste. L’histoire est là pour te rappeler qu’il fut un temps où c’était bien pire, et que maintenant nous vivons dans une belle démocratie, et on montre le modèle américain comme un exemple de réussite. La géographie te rappelle qu’il y a des pays extrêmement pauvres, avec des enfants qui eux n’ont même pas la chance de pouvoir aller a l’école, alors finalement tu te dis que t’as de la chance d’être là. Mais au fond, t’es pas heureux.

Tu te lèves à 6h30 (7 heure au mieux), tête dans le cul, regard vide, ciel noir ; tu vas prendre ton putain de bus, il est plein, il faut s’assoir à coté d’un mec que tu sens que tu vas emmerder. Tout ça pour aller t’enfermer dans une salle et rester assis toute la journée. T’apprends tout un tas de truc qui te serviront jamais à rien (et tu le sais pertinemment), t’apprends à parler quand on te l’autorise, à te lever quand la sonnerie retentit ; en somme on nous apprend à agir bêtement, comme un troupeau de moutons.

Qui peut prétendre aujourd’hui étudier pour le plaisir ? Très peu. Pourtant, obtenir des connaissances, ne devrait-il pas être une réelle joie ? Il semblerais que non, je regarde autour de moi, je ne vois que des gens dégouté, contraint à l’apprentissage. Mais comment peut on faire d’une chose si belle, une telle atrocité, une telle torture ? L’école ne ressemble plus à un lieu d’apprentissage mais plus à un enclos pour bétail, les élèves ne ressemblent plus à des élèves, mais plus à des bêtes, les cours ne sont plus vraiment des cours mais plus des graines dont nous nous engraissons, et celui qui réussira à s’engraisser le plus, sans recracher, progressera au sommet de ce système. Il sera respecté et envié par les autres pour son magnifique parcoure et sa réussite sociale.

En effet, il y a ceux que ça ne semble pas déranger, ils semblent épanouis, ils apprennent par cœur, ils se gavent, encore, toujours plus, sans se poser de question, sans se demander pourquoi ils font ce qu’ils font, pour qui ils font ce qu’ils font en réalité. Ils seront félicités par la suite pour leur sérieux et leurs immenses capacités. Alors que toi...Tu n’a pas fais tes devoirs. Tu commences à redouter la remarque du professeur, la punition ou même le mot sur le carnet de liaison qui entrainera la fureur et la déception de papa et maman. Tu n’as pas révisé ta leçon ? INTERRO SURPRISE ! L’angoisse te submerge. A l’école on t’apprend aussi à avoirs peur. Peur de désobéir, peur de franchir les limites, peur de la liberté. Le but de l’éducation, sa finalité, ne devrait-elle pas de rendre l’individu libre, autonome et indépendant ? Pourtant j’ai l’impression que chaque jours qui passes, on nous rend plus dépendant, à des institution ou à des Hommes de pouvoirs, qui, au finale, profitent bien de nous. L’enseignement (tout comme l’éducation qui nous est inculquée) est l’une des pires prisons car elle est fourbe. Tu crois y exercer t’as liberté enfaite tu t’emprisonnes et puis ça te suis toute ta vie, et ça, certain l’ont très bien compris.

D’ailleurs à l’école on t’apprend qu’on vit dans une société libre, juste, égalitaire, une illusion évidemment. On te dis que le pouvoir est au peuple et pour t’illustrer cela on organise des élections de délégués, pour te montrer que t’as un rôle, que tu décides un peu aussi des fois. Évidemment, tout ça c’est des conneries. Mais ou est passé la démocratie ? Le pouvoir au peuple ? Je n’ai pas l’impression d’avoir le pouvoir moi ! Cependant, si le pouvoir était réellement au peuple aujourd’hui, qu’en ferait-il ? Malheureusement rien de bon, il est bien trop abêti et aliéné. A l’ombre même du pouvoir démocratique se profile un nouveau despotisme, « bienveillant » et « doux » mais tout aussi menaçant pour l’ensemble de nos libertés.

On ne contrôle rien, on ne fait rien, on est rien, éternel manipulé au service de ceux qui tire les ficelles.
Et alors, que vas-tu faire ? Tu va continuer à subir ou tu va enfin prendre conscience que le sort qui t’es réservé n’est pas celui de ta volonté ?

Aujourd’hui, l’école est loin d’être ce qu’elle devrait être, c’est à dire un lieu où on prend plaisir à étudier ( tel est l’étymologie du mot «école» ), même si on a cherché à nous faire croire le contraire. Mais que fait le ministre ? Il y a pourtant bien des solutions qui rendraient ce lieu beaucoup plus agréable. En effet, des pédagogies, tel que la pédagogie Freinet, insiste sur cette possibilité d’une école où l’on ne s’ennuie pas, où l’élève est actif, où il créé et prend du plaisir à étudier. L’école est aujourd’hui plus un lieux de torture qu’un lieux d’enseignement, cela constitue un réel problème, et la pédagogie Freinet constitue une réelle solution. Nous devons dés demain, exiger une école meilleurs, nous devons nous battre pour ça, que ce soit pour nous, ou pour les générations futures.

Si tu viens de lire cette article, je te conseille vivement de remettre en cause ce que l’on t’as appris, tout ce que tu crois, tout ce qu’on t’as dis, car, pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances.
Cependant, si tu aimes la soumission, si tu aimes vivre en étant manipuler, si tu penses que la solution n’est pas en toi comme en chacun d’entre nous, alors je te laisse continuer ta misérable existence, mais par pitié, ne te plains pas si tu n’est pas heureux(se), car maintenant, tu sais que tu es le/la seule est unique responsable.

« La violence est aux tyrannies ce que le mensonge est aux démocraties. »

2 commentaires:

  1. « Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues. » Avec l'école il s'agit juste de choses stupides,(intelligemment/)implicitement imposés à la foule gavé.Quelle tristesse!Ps: antisocial anonyme ne perd jamais ton sang froid repense à toutes ces années de sévices et agit intelligemment (8)..Cependant bravo à vous très bon article qui pourrait malheureusement avoir le pouvoir d'en dissuader plus d'un à l'approche des examens du Baccalauréat.Courage les jeunes!

    RépondreSupprimer
  2. Toi, tu vas finir prof ! :P

    J'ai l'impression de m'entendre il y a quelques années... Décrocheuse scolaire, intelligente mais en rage contre les institutions, je termine aujourd'hui un master. Des auteurs comme Foucault, Lipovetsky, Boltanski, Marx, Gilligan ont été thérapeutiques pour moi. J'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de conforter mes positions. J'ai trouvé une bonne filière malgré mon dédain envers les enseignants chercheurs.

    Il n'y a personne qui tire les ficelles, on est juste un amas de déterminismes.

    Depuis que j'ai 2 ans je vais à l'école, je sens que j'ai accumulé assez de tensions, de connaissances et de relations sociales pour enfin tout plaquer. Je ne regrette pas cette attente. L'oppression engendre la créativité, l'imagination, la beauté...

    RépondreSupprimer