mardi 27 juin 2017

Le Nouveau Monstre, juin 2017


La fin du politique

« C’est la force perverse des cyniques et des corrompus ; ils font toujours plus d’obligés que les vertueux. »
Jacques de Saint Victor, Via Appia

Le dauphin de Chine, le grizzli mexicain, le rhinocéros noir ont disparu de la surface de la Terre, et il me semble regrettable que l’animal politique ne les suive pas au tombeau : il s’accroche, le fourbe, présentant même la très extraordinaire particularité d’être à la fois moribond et tout sautillant. Il ne peuple qu’un monde croulant, moisissant sur pied, vieux –mais pas vieux qui aurait amassé une sagesse au fil du temps, non : vieux qui aurait amassé l’oseille, plutôt- et qui tente désespérément de nous faire croire qu’il est le seul envisageable, le seul viable, le seul vivable. Ils coulent en méprisant encore ceux qu’ils emportent avec eux. Ils ont saboté le navire, et te font croire qu’ils nous mènent au Nouveau Monde. Oh je ne m’appesantirai pas sur les circonvolutions de la campagne présidentielle ou des législatives, d’autres l’ont fait très lourdement, et c’est déjà bien assez difficile d’y échapper pour vouloir en resservir une plâtrée. En vérité je ne suis pas plus écœurée par les scandales à grandes audiences médiatiques ou par les grandes joutes télévisuelles que par les petites réunions de conseils municipaux ou les distributions de tracts sur la place publique.

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Nabe devant les cochons

Le dernier livre de Marc-Edouard Nabe fait beaucoup de bruit. Comme aurait dit un homme tout le temps habillé en noir : tout le monde en parle. Mal, mais tout le monde en parle. Il faut dire qu’il etait attendu, depuis l’annonce sur le feu plateau de Taddeï en janvier 2014. Petite recension (incomplète) :

Le talk-show du samedi soir On est pas couché, présenté par Laurent Ruquier, n’a bien sûr pas invité l’auteur de « Qui vomit a diné » ; cependant le livre a été « abordé » dans la revue d’actualité de Laurent Ruquier (il a abandonné son fameux « flop ten »), lors de l’émission du 20 mai dernier. Pour parler de : « la date de sortie du livre, le lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, afin de profiter de l’événement pour faire du buzz ». Quel commentaire ajouter à cela ?... Yann Moix, largement cité (humilié) dans le livre, a affirmé, après avoir langoureusement léché le cul de Benjamin Biolay, qu’il lui avait suffit de lire les titres des chapitres composant le sommaire pour connaître la teneur du livre. Il a dit ça d’une facon bien évidemment péjorative, seulement cela a reflété cette vérité terrible pour le chroniqueur : la table des matières de Les porcs vaut largement plus que l’ensemble de sa bibliographie. Vanessa Burgraff, tellement plus perspicace quand elle ne dit rien, a critiqué le côté « nombriliste de l’auteur », ce sur quoi Yann Moix n’a pu s’empêcher de rebondir : « dont on connait l’égocentrisme et la mégalomanie défiant toute concurrence ». Bien évidemment que Nabe parle de lui dans ce livre, car il était au centre, je

Le partage du mois


Vive Proust !

Qu’est-ce qu’elle a été rude, cette période... Campagne présidentielle, élection présidentielle, entre-deux-tours, un nouveau président, puis rebelote avec les législatives... Et au-delà de ces conneries, encore plus lourdingue : le commentaire des « gens » ! Philosophes, anonymes, hommes et femmes de médias, artistes, comptes Twitter, sociologues, amis Facebook... personne n’a pu s’empêcher ! Mais au moins, les médias, ils en vivent (ou vivotent, plutôt) de cette merde... Alors que les « gens »... Quel intérêt ? L’affaire Pénélope Fillon, la « remontada » Mélenchon, son hologramme à la con, le phénomène Macron, son homosexualité, Poutou le fou, Marine Le Pen la danseuse étoile, Brigitte Macron par-ci, Brigitte Macron par-là, Guaino complètement marteau, l’agression d’NKM, le mandat ministériel flash de la pirouette Bayrou... ça ne s’arrête jamais ! Tout le monde y va de sa toute petite phrase, de sa dérision à deux balles. Lachez l’affaire les gars ! Quelle perte de non-énergie...

Petite Annonce


Le médecin révolutionnaire

Camarades,
cette simple réunion, une de plus parmi les centaines de réunions que le peuple cubain organise pour fêter jour après jour sa liberté et le progrès que font toutes ses lois révolutionnaires, les progrès réalisés dans la voie de l’industrialisation totale, cette réunion a un intérêt pour moi.
Presque tout le monde sait que j’ai commencé par être médecin il y a bien des années. Et lorsque j’ai commencé la médecine, quand j’ai commencé mes études, la plupart des idées que j’ai aujourd’hui, idées révolutionnaires, étaient absentes de mes idéaux. Je voulais réussir, comme tout le monde veut réussir, je rêvais d’être un chercheur connu, je rêvais de travailler inlassablement pour trouver quelque chose qui puisse, finalement, être mis à disposition de l’humanité, mais qui, pour le moment, représentait une réussite personnelle. J’étais, comme nous

samedi 22 avril 2017

Le Nouveau Monstre, avril 2017 :


Peste ou Choléra ?


Typhus ou paludisme ?


Lèpre ou hépatite ?


Ulcère ou psoriasis ?


Herpès ou syphilis ?


Tuberculose ou paralysie ?


Vote alternatif - Wikipédia

Le vote alternatif est un système électoral par classement utilisé pour choisir un gagnant. Il est utilisé en Australie depuis 1918 pour l'élection de la chambre des représentants, en Irlande, à Nauru, dans les îles Fidji, en projet en Papouasie-Nouvelle-Guinée (2007). Il est utilisé pour les municipales à San Francisco, Takoma Park (Maryland) et Ferndale (Michigan). En mai 2011, son adoption a été rejetée au Royaume-Uni à la suite d'un référendum.

Le vote alternatif a été inventé en 1871 par l'architecte américain William Robert Ware, bien qu'en fait ce ne soit qu'un cas particulier du scrutin à vote unique transférable, lequel a été indépendamment développé dans les années 1850. Par contre, les seuls transferts de votes, dans le cas du vote

mercredi 8 mars 2017

Le Nouveau Monstre, mars 2017 :


Des hauts et débats

Paroles, paroles, paroles...

En France, on aime beaucoup débattre. Brasser du vent, c’est notre hobbie favori ! Enfin ça, c’est la vue de l’esprit de ceux qui vivent de ces débats, en tous cas. Il y a des gens qui s’en passent très bien. Gloire à eux ! Mais ouvrez un journal, allumez la télé ou la radio, et vous ne verrez/entendrez que ça : le débat. La soi-disant confrontation... Et campagne présidentielle oblige, on va en bouffer du débat ! Double dose. On en a eu un petit aperçu avec les primaires, qui personnellement ont suffit pour provoquer l’overdose. Et surtout finir de me démontrer l’inutilité de ces discussions.

...encore des mots toujours des mots les mêmes mots...

Débattre, ça sert à quoi, finalement ? La confrontation des idées ? Encore faudrait-il qu’elles existent, ces idées, qu’elles ne soient pas semblables. Pour reprendre les mots de Pierre Carles dans notre dernier entretien, vous avez déjà entendu une personne défendant l’idée de fermer les prisons, en ayant le temps

Avertissement


Pour en finir avec la démocratie

Maeki Maii par lui-même
La démocratie ressemble à s’y méprendre au cadavre de trois jours d’un chien errant qui pourrirait au bord d’une route de campagne à 13 kilomètres de Perpignan sous un soleil de plomb. Tous deux sont reconnaissables aux nombreuses mouches à merde qui voltigent autour et à la langue qui pendouille. La seule différence est que le chien a été en vie à un certain moment. Lui, au moins, il a marché durant son existence. La démocratie, non. Nous sommes régulièrement tentés de dire de la démocratie : « Qu’elle crève ! ». C’est évidemment vain : elle n’a jamais été vivante. Elle s’est contentée de n’être qu’un ersatz de liberté, un moyen d’expression populaire totalement fictif, de la merde en poudre aux yeux. Cessons de nous leurrer, nous avons toujours vécu dans une dictature ! Une dictature molle et visqueuse semblable à de la vase bien purulente qu’on appelle affectueusement « Société de consommation ». Le fonctionnement de notre société actuelle ne dépend pas du résultat d’un vote mais bel et bien du degré de consumérisme de la population. Les représentants de l’Etat ne sont là que pour veiller sur le taux de consommation des individus qu’ils régissent. Chaque président d’un pays n’est qu’un gouverneur provisoire d’une province du grand royaume de la consommation. Les mises en place successives des différents types de gouvernements dits « de droite » et « de gauche » ne servent au bout du compte qu’à donner l’impression au peuple qu’il y a un pouvoir et une opposition. Mais nous constatons que la mise en place de tel et tel gouvernement ne modifie

L'interview de Gustavo : Aïssam Aït-Yahya !

Aïssam Aït-Yahya
Aïssam Aït-Yahya est l'auteur de plusieurs livres, notamment De l'idéologie islamique française (dont nous avions publié un extrait ici), mais aussi Théologie du complotisme musulman ou Textes et contexte du Wahhabisme, tous publiés aux éditions Nawa. Entretien passionnant avec un auteur radicalement insoumis.

Gustavo Mazzatella : Vous expliquez très précisément comment un musulman peut « vivre » et « se comporter » en France, bien que l’Islam ne soit selon vous pas compatible avec la démocratie et la laïcité françaises, en étant dans la légalité sans toutefois accorder au pouvoir en place sa légitimité. Tout musulman vivant dans un pays ayant un dirigeant qui n’appliquerait pas l’Islam en tant que politique doit-il automatiquement être dans l’opposition politique de celui-ci ? Est-ce en cela une insoumission à la modernité ?

Aïssam Aït-Yahya : Je vais prendre une simple image : l’Islam est un système global, un musulman hors de ce système est comme un poisson hors de la mer, certes, il pourra toujours vivre dans un bassin, dans un aquarium ou même dans un verre d’eau (qui constitue son espace de liberté)... mais il ne sera jamais aussi bien que dans son océan originel. Celui-ci est pour l’instant très pollué par d’immenses rejets de toutes sortes (Occidentalisation) qui détruisent tout son écosystème (Etat/société musulmane) avec une qualité d’eau très médiocre, et en plus de cela, avec des flottes de bateaux de pêche qui le sillonnent, pêchent et

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Maurizio Cattelan Campagna elettorale, 1989
"Le vote est précieux GARDEZ-LE"
Publicité parue dans le journal La Repubblica

Discours de la servitude volontaire

Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. Ceux qui ont acquis le pouvoir par le droit de la guerre s’y comportent — on le sait et le dit fort justement comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général, ne sont guère meilleurs. Nés et nourris au sein de la tyrannie, ils sucent avec le lait le naturel du tyran et ils regardent les peuples qui leur sont soumis comme leurs serfs héréditaires. Selon leur penchant dominant — avares ou prodigues —, ils usent du royaume comme de leur héritage. Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger. Il considère presque toujours la puissance que le peuple lui a léguée comme devant être transmise à ses enfants. Or dès que ceux-ci ont adapté cette opinion, il est étrange de voir combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous les autres tyrans. Ils ne trouvent pas meilleur moyen pour assurer leur nouvelle tyrannie que de renforcer la servitude et d’écarter si bien les idées de liberté de l’esprit de leurs sujets que, pour récent qu’en soit le souvenir, il s’efface

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mardi 21 février 2017

Le Nouveau Monstre, février 2017 :


Aventure intérieure. Lulubrik

Lulubrik par Mélissa Waga
“Tu me pénètres fort. Tu plonges d’un grand coup sec au plus profond de moi, atteignant les abysses de mon être encore contracté. Tu sais, je ne suis pas encore prête à te recevoir, ma vulve est encore sèche et j’appréhende la douleur que peut engendrer cette entrée si violente. Mais c’est une crainte que j’aime. Oui, je l’attends cette douleur, je la désire honteusement. Dans les secondes qui suivent, je suis trempée. C’est dans ces circonstances-là que je mouille le plus.”

“Je suis attiré par la chaleur que dégage ton sexe. Je sens le désir dans ma bouche comme un goût de fer, ou de sang. Mon excitation est à son apogée. Je ressens presque une nausée tellement j’ai besoin d’enfoncer ma queue dans cette chaleur. A ce moment précis, il me faut rentrer au plus profond

L'interview de Gustavo : Pierre Carles !

Entretien avec Pierre Carles, deuxième épisode. Au programme : la campagne présidentielle, l'abstention, les médias, et son nouveau film « Un berger à l’Elysée ? » coréalisé avec Philippe Lespinasse.

Gustavo Mazzatella : Que pensez-vous des nouvelles règles concernant le temps de parole émanant du CSA pour la campagne présidentielle ? Maintenant, outre le temps de parole des candidats, celui des éditorialistes sera également pris en compte, mais aussi le « poids » du candidat, dont on se demande comment il sera calculé.. 

Pierre Carles : Ça ne change pas grand chose au problème principal : l’inégalité de traitement des programmes ou des propositions politiques. Peu importe les personnes. Ce ne sont pas les hommes et femmes politiques ni la personnalité ou le caractère de ces derniers qui nous intéressent dans cette affaire. Quand bien même ces femmes et hommes politiques feraient l’objet d’un traitement égalitaire dans les grands médias, cela ne changerait rien au problème : toutes les sensibilités politiques ne sont pas audibles. Certaines idées, non-portées par un candidat traditionnel à l’élection présidentielle, sont absentes : la parole de ceux qui militent pour une décroissance pure et dure, par exemple. Ou la parole de ceux qui refusent d’aller voter tant qu’il ne sera pas possible de révoquer les élus en cours de mandat s’ils ne respectent pas leurs engagement de campagne. Et quand bien même, il serait donné la possibilité à toutes les courants politiques d’exposer leur programme, certains sont avantagés par rapport à d’autres. Ceux qui se battent pour fermer les prisons et mettre en place des peines de substitution à l’incarcération devraient bénéficier de bien plus de temps d’expression que ceux qui réclament

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NON EXPEDIT. PIE XIII

« - Vous savez quelle différence il y a entre vous et moi Très Saint Père ?
- Je vous écoute.
- La différence, c’est que, moi, j’ai été élu avec 41% de vote. Ces 41% existent. Vous, vous avez élu par Dieu, et il n’y a aucune garantie que Dieu existe.
- Je vois. Il y a un autre élément que vous devriez prendre en considération. Dans l’éventualité ou Dieu finalement existerait, avez-vous idée du temps qu’il lui faudrait pour faire disparaître ces 41% définitivement du globe ?
- (Rires) Et où Dieu détruirait-il ces 41% ? Dans les bureaux de vote, aux prochaines éléections ? Ou chez eux, pendant qu’ils regardent la télé ? Ou peut être dans leur sommeil ?
- Dans les bureaux de vote, aux prochaines élections. Qui plus est, moi, en ma qualité de Vicaire du Christ, je me ferais un plaisir d’aider Dieu à éradiquer ces 41%. Et si vous continuez à vous croire plus malin que les autres, je serais

Solution de crise


Apologie de l'abstention. Micberth

D’entrée, il nous faut traiter de la responsabilité individuelle.

Un exemple simple et courant. Lorsque je suis souffrant, je choisis si possible un bon praticien. La notoriété du bonhomme guide dans un premier temps mon choix, ensuite lors de la consultation et au regard de mes connaissances d’honnête homme, je juge le diagnostic, le pronostic et la thérapeutique choisie. Enfin, l’aggravation ou la régression de la maladie confirme ou infirme le bien fondé de mon choix. Il ne me viendrait pas à l’esprit – soyons sérieux – de choisir un Diafoirus qui aurait trouvé son doctorat de médecine dans un paquet de lessive.

En démocratie indirecte - notre système politique – notre sort, la gestion de la France, l’avenir de nos enfants, passe par l’incompétence notoire de l’électorat majoritaire. Et c’est là où le vertige provoqué par l’indécrottable connerie humaine

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