samedi 13 juillet 2013

Le Nouveau Monstre, juillet 2013 :



DOGME PARESSEUX. Gustavo Mazzatella.

Devise officielle du gouvernement de Vichy dont il est inutile de rappeler l’ignominie, « travail, famille, patrie » est encore clamé de nos jours et revient même à la mode depuis quelques temps. Moi, l’expression me donne la gerbe. Je ne parlerai pas des deux dernières valeurs de cette formule, - quoique existe-t-il quelque chose de plus ridicule que le fait d’être patriote en 2013 ? - mais de ce mot que j’ai même du mal à écrire : tr... trav... travail.

« Le travail assidu est l’origine de toute la laideur. » Oscar Wilde.

Ne perdons pas de temps avant d’être vieux. Marie Jeanne.

Clic-cloc…Clic-cloc…

Les repas de famille sont une torture lente où le temps semble suspendu aux lèvres de plus ancien et où l’hypocrisie se distille avec une douceur nocive en chacun de ses membres. Le poison est d’autant plus efficace lorsqu’il s’agit de ta belle famille.

A côté de « Mémé disjonctée » (dont les fusibles ont tous lâchés), v’là 15 fois que tu écoutes l’histoire de la monarchie anglaise du XVIIe siècle, dont tu te contrefous royalement. Ta moitié, à l’autre bout de la table, se délecte de te voir ainsi en souffrance ; parce que tout le monde, dans cette famille, sait que Mémé disjonctée n’est pas sur la même temporalité. La preuve, elle commence toujours ses histoires par « Je te raconte rapidement ». Rapidement ? T’es sérieuse mémé ?

Egypte. Nelson


Voilà l’été… JohnnyBadDog.

35°c à l’ombre, les enfants derrière qui demandent depuis le 1er kilomètre si vous allez arriver bientôt, les 40 kilomètres de bouchons sur l’autoroute A7 avec l’auto radio branché sur radio trafic pour savoir si vous allez mettre 5 heures pour faire 150 kilomètres ou  4 heures si c’est un jour de « chance »...              

Vous êtes à l’arrêt depuis 20 minutes, devant vous, un poids lourd qui malgré votre clim et vos vitres fermées vous empoisonne avec ses gaz

Lettre ouverte aux deux sexes, n°8. Albert Fumier.

Merci à Mle N pour son bronzage.
La ligne d’eau chatouille la peau si fine du dessous de ses seins. Zoé, tel un automate, remonte ses poignets vers le ciel pour préserver ses bras d’une baignade pourtant inéluctable. Deuxième « hoooou » après celui émis lors de la submersion du premier pli de ses lèvres vaginales. Elle se retourne, à demi tétons submergés, me faisant signe de la rejoindre, en un mouvement de poignet à la grâce précaire. Elle est frileuse, ma Zoé. Toutes les femmes sont frileuses mais ne leur dites pas, tout le monde cherche naïvement à rester singulier. Il est temps de se lever de la serviette et entamer la plongée, voilà qui est déjà fait pour les pieds. Je ne vois que sa bouche, que son sourire. J’arrive à ma bien aimée, plus que quelques foulées sous marines. Dans son regard, je me sens fière torpille, destrier inébranlable, j’en oublierai presque que connement je bande. Bientôt joints, enlacés, la croisière peut s’amuser.

Coquine Telline.

Révolte brésilienne. Nelson.


L'interview de Gustavo : une prostituée.

Dans ce monde, il y a certaines personnes dont le vécu, la vision des choses m’intéressent beaucoup. C’est le cas de ce que l’on considère généralement comme des marginaux, par exemple les clochards ou les prostituées. J’ai donc voulu interviewer une travailleuse du sexe ou plutôt une de ces « ombres de rue ». Ces femmes, du moins celle qui le font par choix, ont selon moi énormément de mérite, et beaucoup plus de dignité que la plupart d’entre nous. J’ose affirmer qu’il y a plus de vie dans la bouche d’une prostituée qu’entre les mains d’un banquier. La preuve :

GM : Depuis combien de temps vous faites ce métier ?

P. : Depuis 7 ans.

GM : Vous faisiez autre chose avant ?

P. : Oui, je n’avais jamais fait ça avant, ça m’est arrivé par les épreuves de la vie... Personne ne sait ce que la vie nous réserve, des fois on gagne, des fois on perd.

L'invité du Nouveau Monstre : Diana.

L’homme papier.

Le siège est assez confortable mais un peu raide au niveau du dos. Je bouge frénétiquement la jambe, ce qui me permet d’éviter de me ronger les ongles. Mon corps tremble et mes mains sont moites.
Je suis sur le point de passer un entretien d’embauche et vu mon état je dirai même plus : THE entretien. Je regarde les autres candidats au poste. Honnêtement je pense me défaire du lot. J’ai une carrière de 23 ans dans la sidérurgie, de multiples stages à mon actif et un charme qui m’a déjà valu plusieurs titres de beauté. Soudain un grincement de porte puis un homme d’une vingtaine année apparaît et fait signe à un des candidats de le suivre. Son regard croise le mien, un sourire est de rigueur même si je déteste déjà sa gueule.

14 juillet. Gustavo Mazzatella.