mercredi 22 juin 2016

Abstention 2017

« L’homme est un despote par nature et il aime être un bourreau. »1

Ce qui ne devait pas arriver arriva : Le Nouveau Monstre est candidat aux prochaines élections présidentielles !
Primo : rien que pour faire chier cette grosse merde de Jean-Michel Apathie qui se plaint toujours du nombre trop importants de (petits) candidats... Plus sérieusement, car ça l’est ; LNM est le seul candidat qui ne vous demandera rien ! Et c’est une première : nous ne vous demanderons même pas le jour du premier tour (et du second) de vous déplacer dans ces abîmes que sont les bureaux de vote : nous sommes le candidat de l’abstention !
Rien que ça...

Nous n’allons pas nous fatiguer à répondre à tous les (faux) arguments visant à culpabiliser le non-votant. Et nous n’essaierons pas non plus de donner des arguments pour ne pas voter. À quoi bon argumenter face à des personnes ignobles capables de donner leur voix à des personnes ignobles telles que François Hollande, Alain Juppé, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou, Nicolas Sarkozy et les autres. S’abstenir n’est pas seulement un droit,
c’est un devoir, au vu de l’offre politique actuelle. Mais LNM est archi-libertaire, et accepte totalement l’idée que bon nombre de chèvres (ça change des moutons) se ruent dans les urnes le jour des élections. Et même, il s’en amuse fortement. Cependant, il a décidé, pour son simple enchantement et pas pour convaincre qui que ce soit - que tous les militants, ces « cons » comme l’a dit Choron, notre éternel professeur, aillent se faire enculer -, de se présenter à la présidentielle 2017 en tant que « candidat de l’abstention ». Oui, afin de se faire plaisir, comme un homme se vide les couilles et une femme se remplit les ovaires, il va faire une campagne pro-abstention pendant le temps qui nous sépare du premier tour de la présidentielle. Une seule promesse : l’apologie de l’abstention ! Incessante, sublime, puissante !

Être candidat de l’abstention, ça ne veut presque rien dire. Tous les abstentionnistes sont merveilleux et n’ont pas besoin d’être rassemblés par qui ou quoi que ce soit : celui qui préfère aller à la plage plutôt qu’aller voter, le vieillard qui a passé l’âge, celle qui n’en a rien à foutre, le chômeur qui a simplement la flemme, ou mieux la personne (le génie !) qui a oublié que c’était aujourd’hui le petit jour de vote. Et même celui qui aurait bien aimé aller voter mais n’a pas su trouver pour qui : on le pardonne !... Pour celui qui s’est déplacé pour voter blanc, nous réfléchirons et ferons sans doute au cas par cas. L’abstention est la voix de la sagesse. Oui, il faut le dire, l’écrire, le marteler : chaque abstentionniste, pour tous les suffrages, est un sage. Évidemment, ces premières élections pour nous en tant que candidat vont être super faciles ; nous allons faire un gros score. D’ailleurs, vous avez remarqué, on ne parle que d’eux - pardon, de nous ! - après chaque élection que nous remportons haut la main. Les stars, c’est nous !

« Tous ! ceux qui posent encore des bulletins, quels qu’ils soient, dans des urnes, quelles qu’elles soient, brûleront en enfer. »2

Nous n’irons pas voter car donner sa voix pour choisir celui qui nous dirige n’est pas dans notre nature. Nous sommes contre le pouvoir, contre tout pouvoir : aucune raison de voter. Si la démocratie signifie le pouvoir du peuple, nous nous dégageons de ce peuple et refusons la démocratie. Le peuple est un con, voyons. Tout le monde ici a bien saisi cette évidence. Mais nous allons au-delà : voter est l’acte le plus indécent, le plus lâche, le plus stupide qui soit, dans cette démocratie sans substance. Il y a eu plusieurs mouvements récemment dont on pourrait nous croire proche... Que ça soit la primaire des Français (pour les Français primaires), Nuit debout (Mary Poppins s’en charge), ou l’appel au boycott de la présidentielle (peut être le moins stupide). Mais sans trop rentrer dans les détails (chacun de ces mouvements immobiles mériteraient un article entier), tout cela ne nous intéresse pas vraiment non plus. ... Non ! L’abstention pure ! Point.

Nous sommes fondamentalement incompatibles avec le système médiatico-politique : comment ne pas foutre Léa Salamé dans le même sac que François Hollande ? Si nous pouvons nous permettre de nous en tenir si éloignés, c’est justement parce que nous les avons parfaitement compris, ces clowns si tristes et si peu drôles. Sans même les avoir côtoyé ! Suffit de les observer... même à travers un écran : leur petitesse transpire par les pixels. Laissons les gouverner, faire leur petit business, leurs petites affaires, leurs petites magouilles, sous couvert de démocratie, d’intérêt public, de biens communs. Restons à l’écart de leurs petites querelles minables, de leurs minis ambitions ringardes, de leurs riquiquis gloires puériles. Soyons la minorité (majorité ?) qui s’en branle et qui invente. Montrons leur notre mépris par une indifférence impeccable. C’est tout ce qu’ils méritent, ces gros nases frustrés incapables de la moindre remise en cause. Restons hors de la politique et du social pour mieux être dans la vie, frères abstentionnistes !

Si 80% des personnes inscrites sur les listes électorales s’abstenaient lors des deux tours de la prochaine élection présidentielle, croyez-vous que cette dernière se verrait annuler ? Sans doute pas... et tant mieux ! Qu’ils continuent à s’enfermer dans leur enfer ! Politiques, journalistes, militants et autres partisans de la morosité, continuer votre manège et foutez-nous la paix ! Non pas la révolution par l’abstention, mais la révolution de l’abstention : une abstention concrète, libre, créative, sensuelle, jouissive !

« À force de se moquer de ceux à qui on accepte de ressembler, on devient de ceux-là. »3

Nous allons essayer de nous abstenir également de faire de l’anti-politique primaire ; même si nous, nous avons le droit, contrairement à tous les larbins qui en font leur métier. Ils passent leur vie à commenter, se moquer, s’indigner des actes, décisions et autres frasques des politiciens... Mais que feraient-ils à leurs places ? Tous les hommes politiques ne se valent pas, mais cela ne change rien au fait qu’ils sont tous médiocres. Nous ne souhaitons en rien être à leur place, nous ne déjeunons pas avec eux, nous ne les avons jamais croisés (si ce n’est Gérard Shivardi à la buvette de Cabezac...), nous sommes à des années lumières de leurs cercles, et comptons y rester. Qu’ils se prennent au sérieux, nous, continuons à imaginer et fabriquer consciencieusement nos mondes.

Vous l’aurez compris, nous ne vous demandons pas vraiment de nous « suivre » et nous ne cherchons pas à créer un quelconque mouvement pseudo-révolté, nous avons des ambitions autrement plus grandes que de passer chez Ruquier ou Ardisson. La beauté du geste ! Une campagne raffinée pro-abstention : voilà ce qui vous attend (entre autres) pour l’année à venir. Et vous allez y participer ! Que vous le vouliez ou non d’ailleurs...

Gustavo Mazzatella.

1. Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, Le joueur
2. Gustavo Mazzatella, Abstention 2017
3. Marc-Edouard Nabe, L’homme qui arrêta d’écrire

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