jeudi 13 décembre 2012

Conversations avec Rackham le Rouge

Ce mois-ci, c'est Gustavo Mazzatella qui est allé à la rencontre de Rackham le Rouge. La conversation a eu lieu au restaurant "le Bosphore" le lundi 3 décembre 2012.


T’as déjà pris des champignons hallucinogènes toi ?


- Ah oui, je m’en souviens, j’ai vu une vache ! Enfin plutôt j’attendais la vache. Une soirée dans un bar avec des potes, à la frontière du Danemark, à Flensburg, la frontière du Danemark et de l’Allemagne. On était dans un hôtel qui appartenait à l’ancien pianiste de Joséphine Baker ! On avait mangé un panier de champignons hallucinogènes, et moi je suis resté assis devant une vache jusqu’à ce que le mec qui les gardait arrive, je regardais la vache. Il me dit : « vous avez un problème ? », « Non non, j’attends la vache ! » Sans déconner, il était quoi, 5 heures du mat’, j’attendais la vache ! Après il caillait, la descente a été froide...

Et qu’est ce que tu foutais à Flensburg ?

- Je vendais des tableaux qui venait du... Enfin je faisais croire que c’est moi qui les faisait mais on les achetait dans une usine au Vietnam, et on les vendait en porte à porte en Suisse. Là, on était en direction de la Norvège.

En quelle année ?

- Ben alors attends voir, le cyclone Hugo, c’était en 1988, non 89, alors ça devait être en 1977.

Quel rapport avec le cyclone Hugo ?

- Non mais parce que j’étais en train de réfléchir, c’était avant l’ouragan Hugo, parce que Hugo ça a marqué ma vie. Celui qui a vécu Hugo, il a forcément été marqué à vie ! Un jour, j’ai rencontré un mec dans un bar, il m’a dit qu’il était en Guadeloupe pendant le cyclone Hugo et qu’il avait pas eu peur. Crois moi, si t’avais été là pour le cyclone Hugo, c’est impossible que t’aies pas eu peur ! Donc c’était un baratineur. Le plus gros cyclone de tous les temps, des vents de 350 km/h, 1989...

T’y étais toi ?

- Bien sûr, j’étais en train de faire un série TV avec Poivre d’Arvor... Enfin lui, il était pas dans la série, il était là parce que TF1 l’avait invité pour je sais plus quoi... Quand il a appris qu’il y allait avoir un cyclone, il me dit « ouais, moi je pars demain, je reste pas quand il y a des cyclones... » PPDA, Connard !

Et l’autre alors, il t’a dit qu’il avait pas eu peur ?

- Ouais, dans un bar à Pigalle, j’étais en train de vendre une Mercedes qu'on avait acheté en Allemagne, il me dit « oh ouais, le cyclone Hugo, j’connais, j’y étais » je lui dis punaise alors, t’as eu la trouille ? Il me dit « non, non euh... » Je lui dis ça va baratineur t’as pas été, impossible que le mec qui était en Guadeloupe en 1989, il ait pas chié dans son froc ! Quand tu vois une pompe à essence passer devant toi là, le soir, t’as pas besoin de champignons hallucinogènes crois moi ! Non non, j’ai vu un catamaran, il a fait 800 mètres à vol d’oiseau, il s’est écrasé dans un arbre.

Mais il avait été annoncé le cyclone ? Si ça avait été aujourd’hui, ils seraient en taule, comme les italiens !

- Alors là, attention, ça a failli me coûter mon poste, parce que j’étais régisseur sur la série TV en Martinique et le cyclone devait venir en Martinique, alors j’ai fais déplacer tout le monde en Guadeloupe. C’est une série qui s’appelait « Liberté », tout se passait sur mer, donc on avait une flotte de bateaux, et moi j’apprends qu’il y a un cyclone qu’arrive en Martinique donc je dis « on dégage » enfin d’abord réunion au sommet, donc on dégage, on part en Guadeloupe. ça faisait une nuit qu’on était là, on apprend que le cyclone vient sur la Guadeloupe, donc on a perdu la moitié de la flotte, nos bateaux etc. Le tournage a été arrêté, mais par contre, j’ai pas été viré parce que du coup, on a été la première chaîne d’informations en France, TF1, à avoir des images directes du cyclone Hugo, finalement grâce à moi.

T’es un journaliste en fait ?

- Grand reporter ! Bon, pour un lundi midi, ça va, coupez !

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