mercredi 13 mars 2013

L'invité du Nouveau Monstre : Dino Mansland.

Merci à PG et ses biscotos.
Penseur à multiples casquettes, Dino Mansland a été pour moi une rencontre majeure lors de mon cursus en Asie du Sud Est. En effet, c’est au détour d’un pupitre que j’ai pu échanger avec ce jeune maître de conférence au sujet de la passion et la fascination qu’à toujours suscité l’image du corps dans l’histoire des peuples. S’ensuivirent de nombreux travaux empiriques de sa part pour éluder les mystères de cette passionnante thématique, études qui l’ont conduit à une certaine renommée dans cette région du monde tant portée sur les plaisirs de la chair. Aujourd’hui, il nous fait l’honneur de nous offrir un extrait de son Oeuvre de maturité, un regard sur l’altérité des genres, l’incontournable «Des fleurs et du vin». Dégustez sans crainte... Albert Fumier.

EXTRAIT

«Des fleurs et du vin»

Petit traité sur l’inégalité sexuelle relative au vieillissement 


« Les femmes sont des fleurs et les hommes du vin ! »

[…] Pourquoi associer les hommes au vin, noble breuvage dont les qualités (robe, corps…) ne sont d’ailleurs pas sans rappeler l’univers de ces dames !

La réponse à cette question, si improbable soit-elle, s’attache au simple fait que nombre d’hommes s’embellissent avec l’âge, tout comme le vin se bonifie avec le temps !
N’en déplaise à mesdames, des canons de la beauté masculine dans la force de l’ âge, telle que la figure emblématique de l’homme mûr et sexy (ou vieux beau c’est selon!) incarnée par Georges Clooney, se révèle sur le tard, et ce à défaut de tout signe évident de prédisposition à ce statut lors de la jeunesse .

J’entends déjà les détracteurs et opposants de cette théorie vitupérer et dénoncer le caractère arbitraire et lapidaire de cette analyse. 
Certes, cette étude présente de nombreuses limites et contre-exemples, mais elle nous permet tout de même de poser un regard croisé et différencié sur les deux représentants de l’espèce humaine .

Loin de prétendre à une vérité absolue et universelle, ce schéma, quoiqu’un tantinet réducteur, s’attaque donc à un sujet au combien prégnant au sein de notre société d ‘apparence .

D’un point de vue sociologique, les femmes ont toujours usé d’artifices pour parfaire leur beauté et se donner à voir sous leur meilleur jour. 
Cette coquetterie s’apparente sous bien des égards à une lutte implacable contre la dégradation corporelle. Il est vrai que de nos jours cette propension au « jeunisme » décliné en autant de soins corporels tend à être davantage partagée par les hommes à travers l’ idéal type du métro-sexuel. 
La chirurgie esthétique aidant, femmes et hommes tentent ainsi de redéfinir les cartes abattues par Dame nature sur leur propres corps qu’ils jugent (souvent à tort!) disgracieux parce qu’imparfaits .

Il n’empêche, les femmes gardent toujours la main en matière de produits de beauté pour maintenir autant que ce peu l’illusion que le temps n’a pas de prise sur elles . 
Comme tant d’autres stars de son époque, Brigitte Bardot qui incarna par le passé la sulfureuse icône du charme à la française ne fait plus aujourd’hui figure que d’une femme flétrie et décatie . 

A vouloir à tout prix lutter contre l’apparition naturelle de rides et autres signes du temps, ces dames s’adonnent sans compter aux joies de la chirurgie plastique afin de rester dans la course de la beauté perpétuelle .

Mais les innombrables retouches artificielles et autres déformations des traits du visage ne parviennent pas à faire illusion aux yeux du commun des mortels . 
Pire encore, ces interventions chirurgicales ô combien barbares et onéreuses condamnent les amatrices du lifting à ressembler davantage à des poissons qu’à des femmes !
Au risque de passer pour un rustre dépourvu de toute délicatesse, il est donc possible d’admettre que les femmes sont condamnées un jour à l’autre à faner, là où certains hommes tendront parfois à s’embellir.

En dépit de ce constat peu florissant, la logique de vieillissement féminine et masculine ne parvient pourtant pas à juguler les mécanismes irrationnels de l’amour, ceux-ci impactant inévitablement sur l’appréciation de la beauté d’une personne .
l’Amour avec un grand A représente en effet un leitmotiv existentiel indéniable à travers lequel des unions se font et défont au rythme des coups de foudre et autres pulsations cardiaques. 

Si l’on en croit ce vieil adage, « le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas», on ne peut de toute évidence réduire les relations homme / femme à de simples considérations physiologiques. 
Il n’est que de voir deux personnes âgées marcher main dans la main pour ressentir cette tendre émotion qui nous fait croire à la force de l’ amour, et ce en dépit de l’inévitable dégénérescence de nos humbles enveloppes charnelles.

Alors quelle leçon à tirer de ce bref récit, si ce n’est que de le laisser ces pensées au fond d’un tiroir et, de profiter en toute innocence des plaisirs de la vie et du temps qui passe inexorablement.
Comme le propose la maxime épicurienne Carpe diem , il s’ agit ainsi de cueillir chaque jour comme une fleur et de goûter aux joies de l’existence comme on se délecte d’un bon vin . Des fleurs et du vin en somme !

Dino Mansland.

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