jeudi 13 juin 2013

Lettre ouverte aux deux sexes, n°7. Albert Fumier.

Merci à Mlle A et son échelle.
Il y a ce petit jardin, l’air y est chaud, les épices y poussent bien. Il y a cet abri en bois, cabane à enfant, ou encore cette chambre de bonne dans la maison de mamie Claudette. Tant de lieux où l’on se sent protégé de tout et à la fois si conquérant. On y est aussi con qu’ailleurs, certes, et on n’y développe pas grand-chose, si ce n’est notre estime de soi, mais qu’il est bon de se retrouver dans ses endroits. Au firmament de ces sites cultes, il en est un sur lequel on se méprend : on lui prêterait des intentions obsessionnellement fertiles ou au contraire ardemment décadentes pour cacher notre faiblesse. Et bien non, assumez le ! Si vous aimez glisser la flèche de cupidon dans l’étui, c’est avant tout par confort… mais pas que …

Ave Césarienne



Nous nous souvenons tous de nos première pénétrations, souvent malhabiles et rarement source de plaisir, si ce n’est celui de valider une étape bien affichée dans la constitution de l’état d’adulte. Nous nous souvenons tous et c’est bien cela le problème, car la sensation obtenue ne sera plus jamais ressentie à l’identique et vous regretterez parfois éternellement de ne l’avoir retrouvée. Je m’explique... la petite caverne de ces premières compagnes n’est alors que faille et votre piolet y frayait son chemin de plaisir, frottant de part et d’autre à chaque cordée. Or, le passage sauvage apprendra à accepter la présence étrangère, au point qu’il lui donnera généreusement plus d’espace alors que lui, salaud, préférera toujours s’imposer. Dur dilemme…

La compression opérée autour du membre, du fait du resserrement des vaisseaux et leur dilatation cadencée par les va et vient, procure cette stimulation qui annonce subrepticement l’orgasme. Il va de soi que quand la matrice est davantage distendue ou naturellement plus large, le plaisir proviendra moins des sens que de la psyché. De cette dialectique format du pénis/gabarit du vagin répondra une grande partie des codes du couple en matière d’amour et chacune apprendra à profiter ou supporter la venue de l’autre, selon s’il est monté comme un labrador ou comme un grizzly. Oh, ce n’est pas une ode aux appendices fins, je vous préviens ! Mais, pour ne pas digresser, je ne m’étendrais aujourd’hui pas davantage. Revenons au sujet !

Ainsi, suite à ses premières expériences l’amant entrera dans une quête de l’amour étroit pour aller inexorablement de frustrations en frustrations, à moins de trouver la femme vierge, faut-il encore qu’elle soit experte, faut pas déconner. Etant donné que les choses de l’amour sexué s’apprécient avec le temps quand elles sont armées d’expérience, le cocktail rêvé ne sera jamais débusqué et l’homme entrera dans un état dépressif qu’il parviendra à surmonter ou, au contraire, qui poussera l’aventurier à l’adultère (vous comprendrez, mesdames). Face à ce fléau, reste la valeur sûre des nymphes venues d’Asie, car leur étroitesse n’est pas qu’une légende. En fin de soirée un peu trop arrosée, il est même conseillé de guetter les signes provenant du soleil levant : un teint hâlé souligné d’une œil bridé est souvent signe de chenal moins large, même vacillant il sera plus facile d’atteindre le phare de l’orgasme. Et quand bien même, restent ces femmes habitées par l’amour, qui apprendront à tourner le dos, de temps à autre, pour offrir à son homme une simili fraîcheur d’entant tout en découvrant le plaisir en d’autres lieux (cf « Lettre ouverte aux deux sexes, n°3 ») ou celles qui refuseront de faire le deuil de tous les possibles et lutterons sportivement contre l’élargissement du nid d’amour fécond quand il abrite son oisillon (« coït coït »).

Voilà la clef, mesdames ! Il faut apprendre à introduire quotidiennement son doigt et contracter ou encore user de tous les jouets possibles pour développer du muscle. Ce dernier, une fois bien maîtrisé et gonflé aux moments opportuns (c’est tout un art, j’en conviens) désarmera l’homme de sa propre jouissance et vous en serez l’unique maître d’œuvre. Parfois, les charmes de votre partenaire et l’amour aidant, la sensation sera même plus intense, tant ce collier formé par les muscles du périnée pourra drainer l’irrigation dans l’organe, durant sa remontée. Pour imager, l’homme aura cette sensation de la vache qui se fait traire. Oui, je vous entends déjà pouffer, je n’ai jamais discuté avec une vache sur l’oreiller (quoi que…) mais on peut opérer par empathie et imaginer ce qu’elle ressent, tout de même.

Mon exposé arrive à son terme et je vous sens trépigner. Comme moi, il vous tarde déjà de retourner au chaud dans le sexe douillet alors il ne s’agit pas de vous freiner et n’hésitez pas à y flâner plus longuement qu’à l’accoutumée. Passez y vos nuits, vos congés … et pourquoi pas y dormir, je suis certain que votre amour saura apprécier.

Albert Fumier, pour vous servir.


Mle A est photographiée par Modelchou Photos http://www.fotografiveroniqueb.book.fr/

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