jeudi 13 décembre 2012

Jeunes, suicidez-vous ! Marie Jeanne

« Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrivez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment ».

Le suicide, en voilà un sujet intéressant ! Enfin, un professeur qui s’adapte aux besoins de nos adolescents.

Pourquoi nier une telle évidence ? Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans, derrière les accidents de la route. La prévention routière vient chaque année dans les collèges faire sa propagande sur les différentes façons d’en finir avec la vie grâce à une mobylette, une voiture ou même en traversant tranquillement la route sur un passage piéton et ça ne pose de problème à personne ! Mais quand, dans le même établissement, un professeur propose d’aborder avec les élèves le choix de la mort par un moyen déterminé au préalable, il se fait suspendre. Tout ça parce que le suicide passe derrière l’accident de la route. Quel est cette injustice envers les seconds ?

En l’honneur de Raymond Poulidor, l’éternel presque gagnant, intéressons nous un peu au suicide car oui les adolescents ont une vie de merde et je comprends qu’ils aient tous envie d’en finir.
Jeune, tu n’as aucune liberté individuelle. Tes parents ne t’autorisent pas à sortir le soir car tu as école le lendemain, ce qui freine complètement ta vie sexuelle en la réduisant à néant.
Jeune, tu n’as pas d’intimité. Toutes les mères ont ce pouvoir exceptionnel de rentrer dans la chambre de leur fils alors que ce dernier s’astique le poireau en pensant à sa jeune prof d’anglais et sa poitrine généreuse retenue par le minuscule bouton de son chemisier cintré.
Jeune, tu ne peux officiellement pas te droguer et pratiquer du sexe. Au regard de la loi (mais qui écoute encore la loi de nos jours ?), tu dois attendre 16 ans pour pouvoir acheter des bières afin de saouler ta camarade de classe Léa dans le but de pratiquer un coït derrière le gymnase de l’école.
Jeune, tu es moche. L’adolescence est un cruel passage où quand tu te regardes dans un miroir, tu as en face de toi le meilleur argument pour en finir avec la vie.

Parce que tu ne contrôles pas ton être ni la société qui se complaît à te rappeler quotidiennement que tu n’es qu’un poids pour elle, tu veux arrêter là ce simulacre d’existence. C’est un choix honorable mais avant de franchir le cap, réfléchis bien aux conséquences. N’oublis pas que la majeure partie du temps, c’est ton entourage qui te retrouve.
Côté statistiques, si les garçons préfèrent la pendaison (peut-être pour avoir une dernière gaule avant de partir, tous obsédés !) les filles sont plus portées sur la phlébotomie (pour le côté spectacle de la grosse flaque de sang, toutes hystériques !).
Jeune homme, pense à ta mère qui connaît déjà bien ton intimité, du fait de son pouvoir, donc ne lui inflige pas cela une dernière fois.
Jeune femme, déjà que tu emmerdes tout le monde quand tu perds 0,2 litre de sang tous le mois, imagines ce que ça peut donner avec 5 litres d’un seul coup ?

Il existe plein d’autres solutions pour en finir…
Médicaments, faut avoir une bonne pharmacie (avec des parents dépressifs de préférence) parce qu’une overdose de doliprane, c’est pas efficace.
Arme à feu, si tu veux redécorer le salon familial, c’est sympa.
Sauter du haut d’un immeuble, c’est ta seule occasion de te prendre pour Superman.
Écraser par la SNCF, encore faut-il que le train soit à l’heure.
S’auto-noyer, si tu es fan du Grand bleu.
S’auto-immoler, si tu es fan de Jeanne d’Arc.
S’asphyxier, l’hiver est là, serre trop fort ton écharpe !
Boire trop d’eau jusqu’à faire exploser sa vessie parce que le sang c’est has been, vive le pipi !
Avaler des milliers de chewing-gum pour être tout collé de l’intérieur !
Engager un combat à mort, complètement nu, contre une oie en furie et un pivert enragé !

Allez-y, jeunes, soyez créatifs, plus que quelques participations pour que le suicide passe numéro 1 !

Marie Jeanne

6 commentaires:

  1. Un peu d'humour était nécessaire sur un sujet aussi sinistre et accablant...

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  2. Très doucement écrit, il est difficile de combiner un article qui pose débat à l humour et la prévention. Felicitation
    Jean-Pierre

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  3. Tellement je reviens corriger la faute de frappe.

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  4. Joliment je vais y arriver

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  5. Qu'importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse...avant le grand départ :)

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  6. L ivresse n empêcherait elle pas de profiter du moment...la mort est un moment qui mérite d être vécue tout de meme.
    J-P

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